Eric Tabarly Pen Duick
13 juin 2008
Eric Tabarly et son Pen Duick, le 13 Juin 1998, 10 ans déjà, le héros si modeste de mon enfance qui a formé toute une génération de marin au long cours et a inspiré tant de vocations.
Sans GPS, sans routeur météo, mêlant à la fois l'amour des vieux gréements et promoteur de l'hydrofoil avec Paul Ricard. Son rêve de faire décoller son bateau se poursuit avec l'Hydroptère.
Mais comme il n'était pas bavard, je m'arrête là, quelques autres sportifs qui courent ce soir derrière un ballon devraient en prendre de la graine...
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Voyage en Algerie
24 avril 2007
Lorsque j'ai laissé ma voiture à Orly avant de décoller pour l'Algérie je pensais partir découvrir un pays. En fait ce fut bien plus, j'ai découvert des gens, une culture, ou plutôt plusieurs. J'ai fait un voyage au coeur de la générosité avec un accueil comme on ne peut plus imaginer faire en France. (Quelques photos ici)
Je suis parti avec mon passeport, mon visa tamponné, mon sac à dos de 9,3 kg à la pesée et aucune idée sur ce qui m'attendait.
J'ai été accueilli à l'aéroport d'Annaba, à l'est, près de la frontière tunisienne, par mon ami qui m'avait invité au mariage de son frère que je connaissais même pas. J'ai été accueilli comme un membre de la famille.
Promenade sur un front de mer qui ferait pâlir la Croisette et la Promenade des Anglais si il était un peu plus mis en valeur. Réveil à 5h du matin pour aller au marché de gros ou se négocient âprement tout ce qui se mange au milieu des chariots à bras tirés par des commis qui se faufilent entre les négociants en criant pour se dégager le chemin. Une fourmilière sans nom qui dépasse l'entendement pour un occidental qui fait ses courses chez Carrefour.
J'ai en mémoire la grand-mère accroupie devant un plat immense les mains dans la semoule pour préparer seule le couscous pour 20 personnes. J'entends encore les palabres sans fin des hommes où j'essayais d'épier les quelques mots en français qui me permettraient de suivre la conversation. J'ai vraiment été fasciné par leur capacité à parler des heures sur la route à prendre au milieu du désert à l'embranchement entre tel bled et tel bled. Les échanges animés et les voix fortes qui me rappelaient les conversations que je pouvais entendre chez ma tante italienne ; la même passion dans le verbe, la même intensité dans la voix et la même envie de persuader son interlocuteur. Je garderais longtemps en mémoire ces longues discussions qui se terminaient tard dans la nuit sur l'Algérie, la France, la politique, la religion,... conversations rythmées par le thé, les gâteaux et les prières.
Plus au sud j'ai découvert Constantine avec son canyon de près de 200 m de profondeur qui déchire la ville en deux, la vieille ville et ses ruelles du souk qui grouillent de monde, les tête de dromadaires avec leur cou entier coupées qui pendent au mur, à donner une crise cardiaque à un inspecteur de l'hygiène français.
Comment oublier ces sourires voilés devant l'université islamique blanche comme de l'émail. Biskra, avec cette conversation de 3h00 dans le bus avec deux co-voyageurs passionnés qui avaient le coeur tellement gros qu'il sortait par les mains, des mains qui s'agitaient sans cesse lorsque qu'ils parlaient. Deux nuits à El Oued et son marché avec ses sourires tâchés par les excès de fluor dans l'eau pompée dans la nappe phréatique. Ici on ne compte pas les kilomètres entre deux villes ni les heures mais plutôt le nombre de cousins chez qui on passe manger en cours de route. C'est un peu comme en Bretagne, il y a pas mal de cousins là-bas !
Dernière halte à Ghardaïa, pentapole assez unique protégée par l'Unesco, où les fantômes blancs et discrets des femmes mozabites se faufilent dans les ruelles qui rayonnent vers la tour qui domine chaque ville. Promenade animée dans le désert avec un douanier chez qui il faut créer un effet de psychose pour qu'il se réveille le matin !! Mais qui restera un guide exceptionnel et qui aura su choisir une sortie dans le désert plus que sportive et qui restera inoubliable que cela soit du point de vue des paysages, de l'action ou de la soirée qui s'est terminée tard à faire griller de l'agneau, dromadaire et autre avant qu'une vipère s'invite autour du feu avec nous...
Le plus angoissant a été sans aucun doute le retour, 17h00 de voyage dont 16h de bus, soleil, pluie, tempête de sable de nuit pendant laquelle le convoyeur et le chauffeur du bus se disputaient, l'un disait à l'autre de s'arrêter car on y voyait pas à 2 mètres et j'avoue que de voir les camions se percuter frontalement m'a un brin empêcher de dormir.
Je garderai un souvenir indélébile de ce pays et de ses habitants. Il me tarde déjà de le visiter plus au sud et plus à l'ouest et de revoir tous ceux que j'ai croisé trop peu de temps, rencontré et qui m'ont accueilli comme un membre de la famille. Je les remercie encore de tout mon coeur.
J'ai découvert un peuple généreux, ouvert, tolérant, fier, multiple et étonné de voir un français se balader au milieu de nul part avec son sac à dos, dans le bus local, et faire du stop.
J'ai découvert un peuple loin des clichés et des grands titres des journaux malgré les attentats d'Alger pendant mon séjour, j'ai découvert un peuple qui défile contre le terrorisme dans les grandes villes et dans les plus petites au fin fond du désert.
Bref c'est la première fois que je ne croise pas un Allemand en tongues et en bermuda ni un français et son guide du routard qui râle parce que la chambre d'hôtel est à 200 m de la piscine. En tout cas si le confort habituel n'y été pas, il a été largement compensé par la chaleur humaine.
Un dernier merci à mon ami qui a été mon guide, mon traducteur et bien d'autre chose, je souhaite à tout le monde un voyage comme celui-ci. Ne voulant pas passer pour un touriste je n'ai pas pris beaucoup de photos vous en trouverez néanmoins quelques unes ici.
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